Manufacture de la Savonnerie
Fondée en 1627 sous les ordres de Louis XIII, la manufacture de la Savonnerie est la plus ancienne manufacture royale de tapis français.
Les tapis qui y ont été conçus témoignent remarquablement du luxe et du prestige de la société aristocratique française à travers des motifs élaborés conçus par le biais de technique de tissage traditionnel.
Rattachée depuis 1826 à la manufacture des Gobelins, la Savonnerie continue à jouer son rôle de gardienne du savoir-faire artisanale français en produisant des pièces uniques qui allient héritage historique et innovations contemporaines.
Technique
La Savonnerie utilise un métier à tisser de haute lisse identique à celui des Gobelins, en plus massif ; mais le lissier effectue un point noué avec sa broche (appelé nœud Ghordès). Les lissiers travaillent à partir d’un modèle appelé carton, réalisé par un artiste. Il est agrandi à l’échelle d’exécution. Les lissiers doivent interpréter le carton de l’artiste en échantillonnant à partir de pompons référencés au NIMES (Nuancier Informatique des Manufactures). Un essai technique est soumis à l’artiste pour avoir la validation du tissage.
L’ourdissage permet de préparer la chaîne, en dévidant l’écheveau de chaîne sur un dévidoir pour former les différentes piennes qui constituent la chaîne. Celle-ci permet d’avoir une nappe de fils avant et une de fils arrière.
Puis vient l’étape du montage. Les piennes sont réparties sur le métier afin de constituer l’armature verticale du tapis. Ensuite on confectionne des lices en coton, qui permettent de ramener les fils arrière vers l’avant lors du tissage.
Le tapis est réalisé par une succession de nœuds et de boucles. Le lissier passe une broche derrière le fil avant puis tire la lice pour avancer le fil arrière. Le nœud est glissé vers le bas. Puis l’opération est répétée sur le fil avant suivant en ménageant une boucle entre chaque nœud. Le tapis est réalisé de gauche à droite. Après avoir réalisé une ligne, une duite (deux fils de lin) est passé entre les fils avant et les fils arrière sur toute la longueur). Puis un fil de trame vient se placer sur le dessus en actionnant les lisses. Il serpente autour des fils avant et arrière. Ensuite, le lissier tasse à l’aide d’un peigne en métal toute sa rangée de points afin d’obtenir une bonne horizontalité
L’étape suivante est celle de la tonte. Le lissier pose un gabarit (une planchette de bois) au-dessus de sa ligne pour couper les boucles à la longueur désirée. Une première coupe grossière permet d’enlever du volume. La seconde coupe, effectuée à l’aide d’une paire de ciseaux coudés posée à plat, tond le velours à la hauteur exacte du gabarit. Ensuite l’artiste lissier démêle les brins à l’aide d’une aiguille avant de remettre chaque brin à sa place avec la pointe supérieure de ciseaux tandis que la pointe inférieure repose sur un carton. Cela permet de fixer le motif.
Quand le tapis est fini on le fait « tomber du métier », c’est-à-dire que l’on coupe les fils de chaîne au-dessus de la lisière.
L'art de la Savonnerie
Le tapis de Savonnerie est un tissu velours fabriqué à la main. Exécuté sur un métier vertical, il nécessite l’enchaînement d’un grand nombre d’opérations, toutes indispensables et délicates.
Depuis plus de 10 ans, la maison Tahissa perpétue cette tradition par la création de tapis modernes dont la confection et le style s’inscrivent dans l’héritage de la Savonnerie.